La Route de l'Eau
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La commune de Vresse-sur-Semois compte une trentaine de lavoirs et d'abreuvoirs sur son territoire.

L'omniprésence de ce patrimoine de l'eau est sans aucun doute lié au fait que les habitants des villages les employaient encore jusque dans les années 1960, bien que les nouvelles technologies soient déjà apparues sur le marché.

Bien que les lavoirs et les abreuvoirs existent déjà dans la première moitié du XIX^e siècle, leur gestion est née de l'élan hygiéniste qui est apparu dans la moitié du XIX^e siècle et qui a révolutionné l'art de vivre, l'art de se laver et surtout l'art de laver son linge. En effet, le manque criant d'hygiène oblige une commission a enquêter sur les ressources hydrauliques de chaque village. Les rapports d'enquête sont catastrophiques et de là va naitre une impulsion telle que ces infrastructures publiques se développeront et ne seront dédiées qu'à la lessive.

La commune de Vresse-sur-Semois oeuvre depuis quelques décennies à la valorisation et à la sensibilisation de ce patrimoine lié à l'eau. Si bien qu'en 1991, lors des journées thématiques organisées par le Ministère de la Région wallonne, le patrimoine hydraulique est mis en valeur et les inventaires du Petit Patrimoine Populaire Wallon (PPPW) fleurissent un peu partout. C'est également à cette occasion que le lavoir Le rendez-vous des lavandières est restauré.

Les années passent et les initiatives grandissent. En 2014, un comité de sauvegarde des lavoirs se crée avec l'aide de Qualité-Village-Wallonie. Ainsi, le lavoir de Chairière-la-Petite et les trois lavoirs de Alle-sur-Semois sont restaurés notamment par des entreprises de la région et parfois sans subside.

Sensible à l'avenir patrimonial des lavoirs et des abreuvoirs, et à leur valorisation, la commune de Vresse-sur-Semois et le Service Culturel de la Province de Namur décident, dans le cadre des projets "province-commune", de collaborer pour créer une brochure touristique où tous les lavoirs et les abreuvoirs de la commune seraient repris, analysés et étudiés en se focalisant notamment sur le lavoir à impluvium de Pussemange. Un cas rare !

L'UNamur est alors sollicitée en la personne de M. Mathieu Piavaux, coordinateur du PPPW à Vresse qui fait alors appel à Pauline Foglia, historienne de l'art pour créer cette brochure ainsi que quatre panneaux didactiques qui seront financés par le fonds Barbazon de la Fondation Roi Baudouin.

Un travail de longue haleine s'en est suivi. L'aide des bénévoles du PPPW, des habitants de la commune, de Maxime Léonard du Centre Touristique, de Mauricette Lallement, de Laurence Ancion de la Province de Namur et de Delphine Boonen de Qualité-Village-Wallonie est très présente durant tout le projet.

Chacun a apporté sa pierre à l'édifice en racontant des anecdotes, en proposant des cartes postales anciennes et en assurant le suivi du projet. D'anciennes lavandières se sont même prêtées au jeu en contant leur expérience au lavoir dans les années 1950.

Car en effet, il existe peu d'ouvrages de référence sur les lavoirs et les abreuvoirs à proprement parler, exception faite d'études inédites comme le rapport sanitaire de Georges Durieux (architecture) ou l'analyse du lavoir à impluvium de Pussemange de Aude Kubjac et de Mathieu Piavaux.

Concrètement, cette brochure vous invite à la découverte des lavoirs et des abreuvoirs de la commune de Vresse-sur-Semois. Elle se consacre au contexte géographique et hydrographique ainsi qu'à la question de l'hygiène au XIXe siècle et surtout à l'histoire de la lessive dans nos campagnes. Quand et pourquoi sont apparus ces lavoirs et ces abreuvoirs ? Possèdent-ils une architecture et une typologie propre ? Comment fonctionnent-ils ? Que sait-on exactement sur le travail lié à la lessive ? Quel rôle ont joué ces femmes qui allaient laver leur linge au lavoir ?

Des questions auxquelles la brochure La Route de l'Eau pourra répondre.

Elle est actuellement en vente au Centre Touristique et Culturel de Vresse-sur-Semois, au prix de 6 euros.

Belle découverte à tous.

Interview de Matélé diffusé le lundi 28 mars

Pauline Foglia

Coordinatrice de projets